Visiter les Vosges

Contrairement aux Alpes et aux Pyrénées, les Vosges sont synonymes de douceur grâce à la forme arrondie de leurs sommets, les « ballons ». L’immense forêt couvre 60 % de la surface du massif et se compose essentiellement de conifères (sapins, pins, épicéas) et de hêtres. Cette masse montagneuse n’en offre pas moins des paysages variés : lacs glaciaires, prairies humides et d’altitude, vallées profondes, cascades, falaises et rochers.

Description du massif vosgien

L’expression « ligne bleue des Vosges » est attribuée à Jules Ferry (fin du XIXe siècle) dans le contexte de l’après-guerre de 1870 où elle servait à rappeler aux Français que de l’autre côté des montagnes, l’Alsace était au pouvoir des Allemands. Depuis, ce nom romantique évoque les Vosges avec ses sommets arrondis, ses forêts de pins, ses prairies couvertes de myrtilles et son fromage de Munster.

De Wissembourg à Belfort

La chaîne des Vosges s’étend sur 180 km, de la frontière allemande près de Wissembourg au nord à Belfort au sud. Trois régions historiques se partagent ce massif : L’Alsace à l’est, la Lorraine à l’ouest et la Franche-Comté au sud. La ligne de crête a constitué une véritable barrière linguistique et culturelle entre l’Alsace et la Lorraine. Ainsi, le terme « Alsace-Lorraine » ne désigne pas une région homogène, bien au contraire ; il a été utilisé pour décrire l’entité géographique correspondant à l’annexion de l’Alsace et du département lorrain de la Moselle par la Prusse. Le reste du territoire français est encore connu en Alsace sous le nom de « la France intérieure » ou « au-delà des Vosges ».

Il existe deux grandes formations géologiques bien distinctes, protégées par la création de deux parcs naturels régionaux : les Vosges du Nord et les Hautes Vosges.

Les Vosges du Nord

Les Vosges du Nord, appelées « Vosges gréseuses », commencent au nord du Donon et sont constituées principalement de grès rouge. Elles s’étendent au-delà de la frontière franco-allemande jusqu’au parc naturel du Palatinat allemand (Naturpark Pfälzerwald). Les deux parcs ont reçu le titre prestigieux de réserve internationale de biosphère de l’UNESCO en 1991, un titre qui n’est partagé que par quelque 320 sites dans le monde.

 

Les Hautes-Vosges

Les Hautes-Vosges, appelées « Vosges cristallines » (en référence à la couverture granitique de la montagne) présentent les plus hauts sommets de la chaîne de montagnes, qui marque souvent la frontière entre la Lorraine et l’Alsace.

Parmi ces sommets, le Grand Ballon (1 424 mètres) est le point culminant des Vosges.

Parmi les autres grands sommets, on peut citer

le Hohneck (1 363 m),

le Ballon d’Alsace (1 247 m),

le Ventron (1 204 m),

le Drumont (1 200 m),

le Champ du Feu (1 099 m),

et le Donon (1 009 m).

Une grande partie de cette formation géologique se trouve dans le parc naturel régional des Ballons des Vosges, créé en 1989.

Le climat unique des Vosges

Le climat des Vosges est semi-continental, sec et chaud en été, souvent froid et neigeux en hiver. Le moment magique est celui où le brouillard envahit la vallée en contrebas, où la plaine du Rhin et ses hauteurs se couvrent d’un épais manteau de nuages, tandis que la vue dégagée se prolonge jusqu’à la Forêt-Noire en Allemagne, le Jura en Suisse et les Alpes tyroliennes jusqu’au Mont-Blanc.

Les Vosges constituent une barrière naturelle contre les perturbations océaniques venant de l’ouest. Les hivers sont froids et les étés frais (11°C en moyenne contre 20°C dans la plaine d’Alsace). La crête connaît des précipitations importantes avec parfois plus de 2 mètres de pluie par an.

 

La particularité des Vosges réside dans la pente de ses deux versants : elle est abrupte du côté alsacien et descend doucement du côté lorrain et franc-comtois pour se fondre dans le Bassin parisien.

C’est ce que l’on appelle l’effet de foehn, qui explique en grande partie le microclimat, favorable aux villes situées le long de la route des vins d’Alsace et notamment à la région de Colmar.

Les Hautes Vosges constituent également un obstacle au mauvais temps atlantique qui traverse la France, car les nuages et la pluie se heurtent aux montagnes et protègent Colmar des précipitations.

La faune et la flore des Vosges

La faune vosgienne

La montagne abrite une faune variée : cerfs, chevreuils, sangliers, blaireaux, renards, martres, sangliers et chamois. Les chats sauvages (lynx) hantent les forêts depuis la fin du XXe siècle, mais ils sont très difficiles à repérer, et une colonie de castors est installée dans la vallée de la Doller depuis près de trente ans. Le grand tétras est devenu une figure emblématique du massif vosgien et plusieurs rapaces (Gypaète barbu, vautour…)planent dans le ciel vosgien, ainsi que 130 autres espèces d’oiseaux. Quant aux légendaires ours, ils ont disparu depuis 1760, date à laquelle le dernier animal a été tué dans la vallée de Munster.

La flore vosgienne

Si le bleuet et la jonquille sont considérés comme les symboles de la végétation vosgienne, il ne faut pas oublier les nombreuses autres espèces de plantes à fleurs présentes sur les flancs des ballons. La digitale et l’arnica méritent également d’être mentionnées, tout comme le lis martagon et les orchidées, les lichens et les champignons. La flore alpine est magnifique sur les crêtes des Vosges, où les températures sont rudes. Outre l’arnica, l’anémone des Alpes, la gentiane jaune et le lys martagon colorent les hauteurs de couleurs éclatantes.

Les Hautes-Chaumes des Vosges

Les Hautes-Chaumes (pâturages d’altitude où vivent les vaches en été) apparaissent au-dessus de 1 000 mètres et couvrent environ 4 500 hectares le long des crêtes des Vosges. Les conditions climatiques extrêmes sont dues à l’histoire naturelle du massif vosgien ainsi qu’à des milliers d’années d’occupation humaine et pastorale qui ont donné naissance à une série de landes basses où l’on trouve des myrtilles, de la callune, du pasquier des Alpes, de l’arnica, des arbres grimpants, de la fétuque rouge, du fenouil des Alpes et des pâturages qui couronnent les sommets.

Ces pâturages sont le résultat d’une succession de défrichements de hêtraies ou de landes plus ou moins boisées par les moines qui ont colonisé les vallées aux VIIe et VIIIe siècles.

L'occupation humaine des Vosges

Les Vosges se situent à la frontière naturelle entre le monde germanique et le monde latin et ont partagé l’histoire de l’Alsace et de la Lorraine. Il n’est donc pas étonnant qu’elles aient connu un passé mouvementé, comme en témoigne la multitude de châteaux forts médiévaux en ruine ou les vestiges des tranchées de la Première Guerre mondiale.

Les cols des Vosges ont toujours été le lien de communication entre les mondes latin et germanique, les plus importants d’entre eux étant : Col de Bussang (727 m), Col de la Schlucht (1135 m), Col du Bonhomme (949 m) et Col de Saverne (410 m), qui relient les villes alsaciennes de Mulhouse, Colmar et Strasbourg, et la ville suisse de Bâle à Paris et aux villes de Nancy et Metz en Lorraine.

Les Vosges : deux cultures différentes

Les Vosges sont en effet une terre de contraste, et cela devient évident lorsque l’on franchit le col de Bussang pour passer de la vallée de la Thur, en Alsace, à la vallée de la Moselle, en Lorraine. L’architecture des maisons entre les deux lieux est radicalement différente, tout comme le dialecte.

Des légendes continuent de hanter les sites naturels isolés (rochers isolés, lacs glaciaires, lieux-dits…) tant du côté lorrain qu’alsacien. Des traditions et des coutumes perdurent, comme la célébration des feux de la Saint-Jean, fin juin, d’origine celtique.

 

Le patrimoine religieux des Vosges

La prospérité retrouvée après la fin des invasions barbares a favorisé l’essor du christianisme. Les abbayes (de moines maîtres d’œuvre) contribuent à l’exploitation de la chaîne montagneuse, de même que le défrichement des vallées, notamment celles de la Doller, de la Thur, de la Moselle et de la Bruche. De grandes communautés monastiques, telles que Luxeuil-les-Bains, Munster, Remiremont, Pairis et Mont-Saint-Odile, y ont été fondées. L’abbaye de Murbach, près de Guebwiller, gouvernait de vastes territoires en Alsace et les ruines de l’église constituent un chef-d’œuvre de l’art roman dans les Vosges.

Le patrimoine religieux est toujours présent dans le massif vosgien ; on en trouve des témoins tout au long des routes où l’on peut voir des témoignages de pierre évoquant une intense ferveur chrétienne (croix, calvaires, chapelles isolées), tandis que dans les petites villes, les églises ont été construites selon les tendances architecturales de leur époque : art roman à l’abbaye de Marmoutier, art gothique à l’église Saint-Thiébaut de Thann, art baroque à Moyenmoutier, par exemple. En 1955, le célèbre architecte franco-suisse Le Corbusier a réalisé une chapelle aux lignes à la fois modestes et audacieuses, sur un ancien site du pèlerinage de Ronchamp en Franche-Comté.

Les activités humaines dans les Vosges

Au cours du Moyen Âge, plusieurs châteaux forts ont été construits sur les sites stratégiques des grandes routes commerciales et militaires. Plusieurs de ces châteaux sont nichés au pied des Vosges, le long de l’actuelle route des vins d’Alsace, comme ceux du Haut-Kœnigsbourg, de Kaysersberg et de Thann.

Les Vosges sont exploitées pour leur bois et l’élevage y est pratiqué depuis longtemps, grâce au défrichement des sommets par les moines. Les vaches vosgiennes sont une race réputée que l’on peut encore voir paître en liberté dans les Hautes-Chaumes. L’extraction minière et la forge se sont ensuite développées dans la région à partir du XVe siècle (mines de fer et de cuivre dans les vallées de la Doller et de la Bruche, mines d’argent dans la vallée de la Lièpvrette).

Les vallées vosgiennes connaissent la prospérité à partir du XVIIIe siècle, grâce à l’industrie textile. La concurrence de la main d’œuvre étrangère tout au long du XXe siècle a entraîné leur fermeture, l’une après l’autre, obligeant les Vosgiens à se tourner vers d’autres ressources financières comme l’écotourisme.

Les Fermes-Auberges et la gastronomie locale

Lorsque l’on est fatigué et épuisé par la marche jusqu’au sommet des Vosges, un authentique repas traditionnel à la ferme dans l’une des nombreuses fermes vosgiennes est ce qu’il vous faut. Ce repas « marcaire », typique des Vosges, se compose d’une tourte en entrée et de roïgabrageldi (pommes de terre à l’épaule de porc fumée) en plat principal. Il est bien sûr suivi d’un munster et d’une délicieuse tarte aux myrtilles (en été).

Les fermes vosgiennes abritent sous un même toit les hommes, les animaux et les cultures. En partie enterrées, elles sont construites avec des boules de granit trouvées dans les champs et surmontées d’un toit en bois. La façade la plus exposée est protégée par un bardage de petites planches de bois disposées en écailles de poisson, les essis, tandis que le foin du grenier protège du froid. Dans ces fermes isolées et bien établies, on trouve souvent des fours à pain en forme de bedaine, très particuliers.

Le Club Vosgien et la randonnée dans les Vosges

Le Club Vosgien a été créé en 1872 à Saverne par Richard Stieve. Cette véritable institution locale est la plus ancienne association de randonneurs en France. Elle avait pour but d’encourager les randonneurs dans le massif montagneux par un balisage minutieux des sentiers. Plusieurs milliers de kilomètres de sentiers balisés ont ainsi été créés et entretenus, dont certains – les G.R. (Grandes Randonnées) – permettent de parcourir à pied l’ensemble du massif, de Wissembourg au nord à Belfort au sud, sur près de 300 kilomètres.

En décembre 2009, la Fédération du Club vosgien comptait un rassemblement de 113 associations différentes, qui compte 34 000 adhérents et entretient et signale 20 000 km de sentiers.

 

Le long de certains chemins, on peut encore voir les marques de l’histoire, comme les bornes qui marquaient la frontière entre la France et l’Empire allemand de 1871 à 1918. Les contrebandiers de tabac, d’alcool et d’allumettes ont appris à connaître la montagne par cœur et n’avaient pas besoin de panneaux indicateurs pour savoir où ils se trouvaient !

Le côté paisible des Vosges ne cache pas le fait que les peuples, notamment la France et l’Allemagne, se sont affrontés dans de nombreux combats. Les châteaux en ruine que l’on peut voir en sont la preuve, tout comme les champs de bataille du Hartmannswillerkopf (Vieil-Armand), les fortifications de Belfort, et la fameuse « ligne Maginot » dans les Vosges du Nord.

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