Guide des Pyrénées françaises

De toutes les frontières naturelles du monde, les Pyrénées constituent l’une des plus clairement définies.  S’étendant d’un océan à l’autre, de l’océan Atlantique à l’ouest à la Méditerranée à l’est, elles forment une barrière naturelle entre la France et l’Espagne qui, jusqu’à l’époque moderne, était infranchissable pendant plusieurs mois de l’année, à l’exception d’une route sur la côte atlantique et de deux autres très proches de la Méditerranée.

    Entre ces routes côtières, les Pyrénées s’élèvent à plus de 3 000 mètres au-dessus du niveau de la mer et ne sont traversées que par un petit nombre de cols dont beaucoup, même aujourd’hui, peuvent être bloqués par la neige en hiver, en dépit de quelques tunnels de haute altitude. Au XIXe siècle, des liaisons ferroviaires entre la France et l’Espagne (mais pas de trains directs, car l’Espagne utilise un écartement des rails plus large) ont été établies juste au bord de la mer, sur les côtes atlantique et méditerranéenne ; deux autres lignes ferroviaires traversant les Pyrénées ont été créées plus tard, mais elles sont restées des lignes secondaires et l’une d’entre elles a depuis lors été fermée.

    En résumé, les Pyrénées ont constitué au cours des derniers siècles une véritable barrière naturelle séparant la France de l’Espagne et limitant fortement les communications et les échanges entre les deux pays voisins.

Un peu d'Histoire

Il n’en a pas toujours été ainsi.  Jusqu’au Moyen Âge, les Pyrénées étaient une zone frontalière si éloignée des principaux sièges de pouvoir de l’Europe occidentale de l’époque – la France au nord et l’Ibérie au sud – que cette région montagneuse vivait dans son propre monde, ou ses propres mondes. Les Pyrénées n’étaient pas divisées le long de leur crête par une frontière est-ouest comme aujourd’hui, mais par des lignes de partage latérales. À une époque où les communications à longue distance étaient rares, les Pyrénées occidentales devinrent le foyer des Basques, les Pyrénées centrales firent partie de la Navarre et la moitié orientale de la région fut rattachée aux royaumes d’Aragon et de Catalogne. Outre ces régions vaguement définies, il existait d’autres communautés plus petites, notamment une région du nord-ouest connue sous le nom de Béarn, et une principauté isolée qui a survécu jusqu’à aujourd’hui, en haut des montagnes, l’Andorre.

    Cette division précoce entre différents groupes ethniques et culturels explique pourquoi, aujourd’hui, les Pyrénées conservent de plus grandes différences entre leurs moitiés orientale et occidentale qu’elles n’en ont, à aucun point de passage, entre les côtés français et espagnol.  Le Pays basque français est remarquablement similaire au Pays basque espagnol, et la même langue basque est encore utilisée par certains dans toute la région, bien qu’elle ne soit pas une langue officielle en France. Sur la côte est, il existe une forte identité catalane dans le département des Pyrénées orientales.  Dans les Pyrénées centrales, bien que le paysage soit plus aride et moins vert du côté espagnol, les villages et les styles de construction traditionnels sont pratiquement les mêmes en France et en Espagne.

Cela est dû en partie à la communication transpyrénéenne qui a débuté au IXe siècle, lorsque le sanctuaire de Saint-Jacques-de-Compostelle, dans le nord-ouest de l’Espagne, est devenu l’un des centres de pèlerinage les plus importants d’Europe occidentale. Depuis lors, les pèlerins traversent les Pyrénées, notamment la moitié occidentale, à l’aller et au retour du grand sanctuaire de Saint-Jacques. Dans les premières années, le grand nombre de pèlerins a conduit à l’établissement de nombreux monastères, sanctuaires et petites églises dans les vallées des Pyrénées, dont beaucoup subsistent encore aujourd’hui, faisant des Pyrénées une région qui possède un patrimoine architectural particulièrement riche de part et d’autre de la frontière.

    Après que le chemin de Saint-Jacques soit tombé en désuétude au XVIIIe siècle, la religion a remis les Pyrénées sur le devant de la scène au milieu du XIXe siècle, lorsqu’une bergère, Bernadette Soubirous, à la recherche d’une brebis égarée, a affirmé avoir rencontré la Vierge Marie dans une grotte près du village de Lourdes. Aujourd’hui, Lourdes est l’un des trois grands lieux de pèlerinage catholique en Europe, avec quelque 5 millions de visiteurs par an.

Géographie et climat

Les Pyrénées françaises se situent principalement dans la région Occitanie (dans les anciennes régions Languedoc et Midi-Pyrénées).

   Du côté français, les Pyrénées s’élèvent de manière assez abrupte depuis les basses terres des bassins de la Garonne et de l’Adour à l’ouest (Gascogne), et depuis les basses terres de l’Aude à l’est. Le piémont est assez bien boisé, avec des forêts de feuillus et des terres agricoles. Vers la frontière espagnole, à partir de 1 500 mètres d’altitude, les bois et les forêts cèdent la place à des landes qui offrent des pâturages d’été pour les bovins et les ovins, ainsi que de nombreuses possibilités de randonnées.

   Les meilleures possibilités de randonnée et d’alpinisme dans les Pyrénées françaises se trouvent dans le département des Hautes Pyrénées, et notamment dans la zone du parc national des Pyrénées, où une grande partie du territoire se trouve à plus de 2 500 mètres d’altitude, avec pour point culminant le Pic de Vignemale, à 3 298 mètres d’altitude, à la frontière avec l’Espagne. Le Vignemale est l’un des trois sommets de plus de 3000 mètres des Pyrénées françaises ou marquant la frontière avec l’Espagne. Le point culminant des Pyrénées est le Pic d’Aneto qui se trouve dans le parc national d’Ordesa en Espagne.

 

   La plupart des vallées des Pyrénées françaises étant orientées sud-nord, les itinéraires est-ouest comportent de nombreux cols de montagne à plus de 1 400 mètres d’altitude, très appréciés des cyclistes. Le plus haut d’entre eux est le col du Tourmalet, qui culmine à 2115 mètres et se trouve à une cinquantaine de kilomètres au sud de Tarbes ; il est régulièrement emprunté par le Tour de France.

   À l’extrémité orientale des Pyrénées, le massif des Albères, qui culmine à 1256 mètres, est une zone d’arrière-pays typiquement méditerranéenne, avec des garrigues sèches et des pentes boisées.

    Sur le plan climatique, les Pyrénées françaises sont soumises à deux influences principales : les vents chauds du sud-ouest et les vents atlantiques du nord-ouest. Grâce aux vents du sud-ouest, le versant français des Pyrénées est souvent la région la plus chaude de France, en particulier au printemps et à l’automne ; mais lorsque les vents tournent au nord-ouest, les journées sont plus souvent humides et pluvieuses – ce qui explique pourquoi les vallées pyrénéennes du versant français ont tendance à rester verdoyantes pendant une grande partie de l’été.  Cependant, pendant une grande partie de l’été et une partie de l’hiver, lorsque les systèmes de haute pression dominent le sud de la France et de l’Espagne, le temps dans les Pyrénées est susceptible d’être ensoleillé et sec.

    Le département des Pyrénées orientales est le département le plus chaud et le plus méridional de France, réputé pour son printemps précoce et ses vergers. La région autour de la petite ville de Céret, dans la vallée du Tech, est réputée pour produire les premières cerises de l’année, qui mûrissent à la fin du mois d’avril.

 

Principales villes :

Perpignan, Pau, Tarbes, Bayonne ; et juste au nord, Toulouse, capitale de la région Occitanie.

La faune et la flore

La flore des Pyrénées est dense et riche ; il comprend environ 4 500 espèces, dont 150 ne poussent que dans cette région de France (espèces endémiques). Parmi eux, on retrouve la saxifrage des Pyrénées, l’Ancolie des Pyrénées, l’Iris des Pyrénées et le Chardon bleu des Pyrénées. L’influence de la mer Méditerranée et des vents chauds venant d’Espagne jouent également un rôle important, avec une flore complètement différente sur le versant oriental du massif, principalement composée de garrigue et d’arbustes plutôt que de grands pâturages verts et de forêts . Les arbres les plus répandus dans les Pyrénées sont le pin, le sapin, le hêtre et le chêne.

La faune des Pyrénées est également très diversifiée. L’animal le plus connu qui s’y trouve est l’ours brun , chassé presque jusqu’à l’extinction. Depuis 1996, diverses associations ont tenté de valoriser l’espèce en réintroduisant certains ours dans la région. Cela a souvent créé des conflits entre l’Association pour la protection des ours et les bergers locaux. Un autre animal emblématique des Pyrénées est la marmotte et si les visiteurs sont patients et restent silencieux, ils pourraient voir leurs petites têtes regarder par-dessus les rochers. Les Pyrénées abritent de nombreux autres mammifères tels que loups, sangliers, cerfs, chats sauvages, isards, écureuils, lynx et lézards, ainsi que des rapaces, notamment des aigles royaux, gypaètes barbus et des hiboux grand duc.

Activités touristiques dans les Pyrénées françaises

► Les meilleurs sites préhistoriques

Mas d’Azil (Ariège) – une caverne remarquable avec un site préhistorique et un musée.

Grotte de Thiau (Ariège) – l’une des rares grottes ouvertes au public avec des œuvres d’art préhistoriques originales.

Grotte de Gargas (près de Saint Gaudens, Haute Garonne) – une autre grotte préhistorique avec des visites souterraines et le plus grand nombre de symboles de mains préhistoriques en Europe.

► Les meilleurs sites médiévaux.

Les châteaux cathares (PO et Ariège)

Le département des Pyrénées Orientales (PO) possède un patrimoine médiéval particulièrement riche. Parmi les meilleurs sites, citons :

Arles sur Tech.  (PO, à l’ouest de Perpignan) Abbaye Sainte-Marie, église romane avec fresques et cloître du XIVe siècle.

Elne (PO, sud-est de Perpignan). Cathédrale romane avec tour et cloîtres.

Saint Michel de Cuxa (PO). Église abbatiale, tour et cloîtres datant du Xe au XIIe siècle, belles sculptures.

Saint Martin du Canigou (PO), autre belle abbaye romane du XIe siècle.

Prieuré de Serrabona (PO), ancien prieuré avec église et cloître romans, aujourd’hui musée et grand jardin botanique.

Foix (Ariège) Beau château médiéval sur un piton rocheux dans la ville. Beaucoup de marches à gravir.

Saint Lizier (Ariège orientale, près de Saint Girons) – Petite ville historique – Cathédrale et cloître romans, avec de belles fresques du XIe siècle. Site classé par l’UNESCO.

Saint Bertrand de Comminges (Haute Garonne, près de Saint Gaudens) Ville perchée, église et monastère avec cloîtres romans – site classé par l’UNESCO.

Luz Saint Sauveur (Hautes Pyrénées) Église médiévale fortifiée des Templiers.

Morlaas (Pyrénées Atlantiques) Eglise Sainte Foy, avec de très belles sculptures romanes.



► Les meilleures petites villes à visiter

Pyrénées orientales : Collioure, Céret (avec son célèbre musée d’art moderne), Elne, Villefranche de Conflant : villages historiques : Castelnou

Ariège : Foix

Pyrénées Atlantiques : Saint Jean de Luz – ancien village de pêcheurs sur la côte atlantique.

► Sites naturels

La quasi-totalité des Pyrénées françaises et leur piémont sont des sites naturels remarquables, et l’énumération de chaque site spécifique nécessiterait une encyclopédie. Voici donc une brève sélection de sites qui valent la peine d’être visités.

Grottes de Betharem (à la frontière des Hautes Pyrénées et des Pyrénées Atlantiques) :  2,8 km de grottes souterraines à explorer à pied, en train et en bateau.

Gorge de Galamus (PO) : une route mène les visiteurs à travers une gorge très étroite aux parois abruptes.

Cirque de Gavarnie (Hautes Pyrénées) : le site le plus spectaculaire du parc national des Pyrénées, une vallée étroite entourée de parois rocheuses atteignant 1 500 mètres d’altitude. La Grande Cascade de Gavarnie est, avec une chute de 422 mètres, la deuxième plus haute chute d’eau d’Europe.

Pic du Midi – (Haute Pyrénées) . Prenez le téléphérique depuis la station de base de La Mongie jusqu’à l’observatoire situé au sommet de la montagne, à 2 872 mètres d’altitude.  Remarque : ce n’est pas donné. Tarif adulte (2023) : 47 €

► Divers :

Le Train Jaune, à voie étroite. (PO) Un service historique de train électrique de Villefranche-Vernet-les-Bains à Latour de Carol.

 

Le Petit train d’Artouste.  Près de Laruns (Pyrénées Atlantiques). Un voyage en train de six kilomètres sur un ancien chemin de fer industriel à voie étroite à près de 2000 mètres d’altitude. Accès par téléphérique.

Train jaune

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